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Lugares L'école maternelle du centre


Ayant repéré

dans la ville

les affiches originales

de Sandra Sanseverino

l'école maternelle

du centre

est venue

visiter l'exposition. Lors d'un échange passionnant

Sandra Sanseverino

a transmis

aux enfants le sens et

la réalité

de sa peinture.

Dites-moi , on est où ici ?

A la bibliothèque !

Oui , à la bibliothèque , on n'est pas dans une maison , et mes tableaux ne sont pas accrochés dans une maison, ils sont accrochés à la médiathèque , Ils ne sont pas là pour décorer.

Alors je vous propose d'abord de regarder tranquillement tous les tableaux en faisant le tour de la salle , et ensuite on s'assied et on parle.

Est-ce que tu les fait la nuit ?

Non, j'adore la nuit et le noir , mais pour bien voir le noir , j'ai besoin de la lumière du matin

Pourquoi tu as laissé du carton ici ?

C'est la toile du tableau : parce que la toile fait partie du tableau , le tableau c'est un espace , un espace , comme l'écran de la télé.

Moi, ce que je veux faire, c'est des choses qui n'ont pas de forme.

Fermez les yeux, rappelez-vous quelque-chose. Est-ce que vous voyez tout noir ? Est- ce que vous avez peur du noir ?

Le tableau, c'est pour passer tout ce que je ressens.

noir , c'est comme le chocolat , comme le coca, comme un zèbre.

Tout ce que j'aime ! Et je retrouve toutes ces sensations que j'aime dans la peinture.

Le noir me laisse me concentrer, les autres couleurs me distraient.

J' aime la couleur de toute ce qui est vivant : la nature , les animaux, l'herbe … mais avec un tableau, on n'arrive pas à faire ces couleurs , ce n'est pas vrai , pour les couleurs, je préfère aller me promener. Par contre, avec le noir, je suis rattachée à la concentration du noir, qui me laisse toujours réveillée.

C'est un jeu : vous voyez le tableau le mur et ce petit coin là ? on est protégé dans un rectangle qui n'est pas un rectangle .

Et même au plafond

Quand je fais ce tableau là , je joue à me faire de la place avec de la peinture dans le tableau.

Tout ce noir pousse le tableau sur le côté pour faire sentir que le tableau est rectangulaire et pas rectangulaire.

Comment je fais pour que ce rectangle , on puisse sentir qu'il est plus grand que ce qu'il est ? Pour qu'il puisse dire : Je suis là !

En peignant , j'invente mon histoire . Mon histoire , c'est les questions que je me pose, une manière de vivre, des choses que je pense.

J'ai toujours eu un souhait : peindre des choses invisibles mais qui existent même si elles sont invisibles.

Pour moi, l'art a quelque-chose d'évident . Le reste est plus caché. L' art est d'un côté, évidemment inutile , tellement inutile et gratuit qu'il nous montre quelque-chose de plus profond, le mystère de la vie , pourquoi on fait des choses , Au fond, je sens que tous les êtres humains , ont la possibilité de partager ce qu'ils ressentent avec les autres. Ce que je ressens, je veux le laisser fixé sur des choses réelles ( les tableaux)

y ' en a combien ?

J'ai rempli toute une cave avec tous mes tableaux.

Pour regarder un tableau, il faut le regarder de différents points de vue , il faut regarder par là , puis par là …

Qu'est ce que tu vois ?

Je vois noir , marron et blanc.

Je vois à l'envers

Pourquoi ils sont différents ?

Parce que chaque jour on est différent : content, énervé, fatigué …

quand on prend les outils, ça se voit , donc ça change.

Est-ce qu'il faut du temps ?

Beaucoup, à chaque fois qu'on se lance , on veut faire 4 ou 5 couches et on en fait 30 avant de pouvoir se dire , ah ça , je l'accepte. Je reprends le tableau autant de fois que nécessaire , toujours au sol et sur plusieurs jours.

  • comment tu fais pour ne pas dépasser ?

  • J'ai dépassé toute ma vie. J'ai mis 25 ans pour apprendre à faire ces lignes . La peinture et le coloriage , ce sont des choses très différentes, ça n'a rien voir . En peinture, on s'exprime, on découvre, on mélange , on s'en fiche de dépasser ou pas.

Quand on a découvert la matière, on cherche l'outil . Est-ce que dans la cuisine il y a quelque-chose que je peux utiliser pour peindre ? La tapette à mouche , ça marche . En automne, les branchettes de marronnier , sont magnifiques , parce que au centre, elles ont un trou qui retient l'encre, comme une plume.

Pour peindre, il faut traiter le pinceau avec beaucoup de douceur.

La peinture, c'est une question de relation, comme l'amitié : la relation de la personne avec le pinceau, la relation du pinceau avec l'encre, le pinceau et le papier.

Je travaille avec le balai , mon outil , je peux vous le passer sur la figure pour sentir comme il est doux,

j'adore les pinceaux, c'est comme des caresses.

Quand je commence à peindre , je m'accroche à la terre avec mes jambes , pour que mes bras soient libres , je vais doucement , je caresse le papier, je ne peux pas corriger. J'accepte ce qui arrive . Je ne représente rien.

A la suite de cette rencontre, les enfants travailleront à l'école , les affiches originales de Sandra Sanseverino affichées dans les abribus seront installées à l'école durant ce travail . Le travail des enfants sera montré à la médiathèque.


Les événements
Lugares/
endroits


 

 

La résidence de Sandra SANSEVERINO

s'est achevée en décembre 2019

Les trois cahiers

de son catalogue

sont prêts, présentant les 3 dimensions

de la résidence : artistique, culturelle et internationale.

Nous vous donnons rendez-Vous

après le confinement pour les découvrir.

 

 

archives

Médiathèque Jules Verne

Place Raspail

42150 LA RICAMARIE

Tel : 04-77-57-66-04

catherine.herbertz@ville-la-ricamarie.fr 

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